COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT
Antananarivo, le 19 novembre 2021. La 9e Dialogue politique entre Madagascar et l’Union européenne s’est tenu, ce jour, au Palais d’Etat d’Iavoloha. Une rencontre qui s’inscrit dans un esprit de partenariat conformément à l’article 8 de l’Accord de Cotonou relatif à la coopération entre l’Union européenne et l’Organisation des Etats d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (OEACP).
La rencontre a été dirigée par le SEM Andry RAJOELINA, Président de la République de Madagascar, accompagné du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Christian Ntsay et des Ministres ainsi que de hauts cadres de l’État. Pour la partie européenne, ont été présents SEM Giovanni Di Girolamo, Ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar, les Ambassadeurs de France et d’Allemagne. Les ambassadeurs de Finlande et du Portugal, ainsi que des représentants de la Belgique, de la République tchèque, de l'Espagne et de l’Italie ont assisté au dialogue par visioconférence.
Le dialogue a été une occasion de partager des informations, d’encourager la compréhension mutuelle entre les deux parties ainsi que de faciliter la définition des priorités et des principes, tout en renforçant les liens existants à travers divers domaines de coopération en vue de l’émergence de Madagascar.
A ce titre, plusieurs axes de coopération entre Madagascar et l’Union européenne ont été évoqués, notamment la relance post-Covid19, les réformes du système électoral, la situation économique, la situation humanitaire dans le Sud, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, les droits de l’Homme, la sécurité maritime régionale ainsi que la coopération au développement entre Madagascar et l’Union européenne.
Au cours de cette réunion, la partie malagasy a souligné qu’après une année marquée par la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, Madagascar se penche actuellement sur la relance économique et le développement social dans la réalité du Covid-19 par le biais du Plan Multisectoriel d’Urgence et du Plan de relance économique post COVID articulé autour de la bonne gouvernance, le renforcement des mesures relatives à la protection sociale ainsi que le soutien à la résilience économique et l’appui au secteur privé. A cet effet, le Gouvernement malagasy s’attèle sans relâche aux efforts visant à alléger la souffrance de la population.
La réouverture des frontières s’inscrit d’ailleurs dans cette optique en vue de la relance du tourisme et donner de la vigueur à ce secteur clé de l’économie nationale. A cela s’ajoute, le rapatriement des compatriotes bloqués à l’extérieur. Cette réouverture s’accompagne d’une campagne de vaccination initiée par différentes entités et soutenue par les partenaires à travers l’initiative COVAX et le mécanisme AVAT.
La partie européenne a encouragé Madagascar à reconnaître mutuellement les certificats de vaccination, facilitant ainsi les procédures d'entrée, ce qui, entre autres, augmenterait l'intérêt des touristes européens à visiter la Grande Île. L'UE a également souligné la nécessité d'une campagne d'information à grande échelle sur la vaccination afin d'atteindre l'objectif du gouvernement de Madagascar d'un million de personnes vaccinées d'ici la fin de l'année. Il a été convenu qu’une reconnaissance réciproque des certificats de vaccination soit examinée.
En matière d’élections, L’Union européenne a souligné l'importance de la fluidité et du bon déroulement des élections présidentielles de 2023. En mars 2022, l'UE souhaite réaliser une mission de suivi de la mission d’observation électorale qui a eu lieu pendant les élections présidentielles en 2018. L'objectif principal de la mission sera de discuter des recommandations faites par la mission 2018 dans son rapport final.
Par rapport à cela, il est important de souligner que Madagascar étant un État de droit, les institutions telles que la HCC et la CENI ont été mises en place conformément à la Constitution et aux lois en vigueur. L’indépendance de ces institutions est garantie par la Constitution et les lois en vigueur. Les discussions de ce jour ont suggéré que soient privilégiés les échanges d’expériences avec les institutions similaires étrangères pour partager les bonnes pratiques, le renforcement de capacités des acteurs à tous les niveaux et de leurs moyens pour assurer une plus grande transparence et de professionnalisme dans l’exercice de leurs missions.
Le système électoral de Madagascar étant en cours de maturité, les deux parties se sont accordées à reconnaitre qu’il est temps de privilégier la stabilité des normes juridiques pour ne pas laisser place aux querelles partisanes et politiques.
S’agissant du changement climatique, Madagascar réaffirme sa volonté de s’engager vers une gestion plus durable de l’environnement pour que le pays redevienne et regagne son appellation d’« île verte », notamment à travers la vision présidentielle « Madagasikara Rakotr’ala – Madagascar recouverte de forêt ». Cette volonté sera matérialisée par un Programme National pour la Reforestation (PNR).
Madagascar se félicite d’ailleurs de l’alignement des positions des leaders mondiaux sur des enjeux prioritaires communs et/ou spécifiques à l’instar de la COP26 afin de promouvoir une action climatique ambitieuse. Car, à l’instar des autres pays les moins avancés, Madagascar subit de plein fouet les effets néfastes du changement climatique qui compromet l’intégration effective du pays dans les chaînes de valeur mondiales.
C’est le cas notamment du Grand Sud de Madagascar qui enregistre depuis des années des victimes du changement climatique, avec des sécheresses impitoyables dans un contexte de précarité et d’insécurité. Le Gouvernement mettra en œuvre une stratégie nationale primordiale pour résoudre les défis particuliers de cette région. C’est dans cette optique qu’un colloque axé sur la mise en œuvre du Plan Emergence Madagascar (PEM) dans le Sud a été organisé à Taolagnaro les 11 et 12 juin 2021 dont les principaux objectifs sont : de collecter les aspirations profondes de la population des deux régions, de débattre et d’identifier les enjeux et défis ainsi que les interventions prioritaires à réaliser dans les 12 à 18 mois à venir, de monter des projets et plans émergents du Sud basés sur une vision commune, afin d’aboutir au développement de toutes les localités des Régions Anosy et Androy. De ce fait, Madagascar apprécierait l’appui indéfectible de l’Union européenne dans cette noble entreprise humanitaire.
L'Union européenne a également soulevé le problème de la malnutrition des enfants à Madagascar (42% des enfants de moins de 5 ans sont atteints de malnutrition chronique). Cette organisation a souligné que l’aide humanitaire d’urgence est également très importante en vue de soutenir les efforts du Gouvernement Malagasy face à la situation critique sur le plan nutritionnel et de sècheresse aigue dans certaines régions du Sud. C'est pourquoi, elle a félicité le gouvernement de Madagascar pour son soutien à l'Appel Eclair révisé, qui permettra aux Nations Unies et à la communauté internationale de mobiliser des ressources additionnelles pour l'aide d’urgence.
L’Union européenne a souligné que la signature de l’Accord de Pêche Madagascar - UE et de son protocole avec les annexes techniques reste un objectif pour cette année 2021 afin de réactiver l’accord à l’échéance du Protocole précédent et qu’elle reste ouverte à une poursuite de négociations. L’Union européenne et Madagascar ont souligné leur compréhension commune des besoins pour l’établissement d’une pêche durable.
En matière de Droits de l'homme, et particulièrement eu égard aux défis auxquels Madagascar fait face dans le milieu carcéral, l’Union européenne encourage les initiatives du gouvernement Malagasy visant à améliorer les conditions carcérales dans le pays.
Concernant le cadre de coopération entre Madagascar et l’Union européenne, Madagascar se félicite du consensus trouvé aboutissant à un nouvel Accord de partenariat (Accord post-Cotonou) pour le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et l’Union européenne pour les prochaines années. Un tel partenariat est primordial pour Madagascar et pour l’Union européenne. Du reste, les deux parties ont passé en revue la mise en œuvre du 11ème Fonds européen de développement (11eme FED) auquel succédera la nouvelle Programmation 2021-2027 de l’UE. Un seul Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (NDICI « L'Europe dans le monde ») va remplacer 34 instruments préexistants.
Contact
Soatiana RAJOELISOA
Directeur de la Communication et des Relations Publiques auprès de la Présidence
+261 34 00 134 21
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Nadia YIP
Chargée de l'Information et de la Communication
Délégation de l'Union européenne à Madagascar
+261 32 04 933 17
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